L'Art Musical Andalou
L’art musical andalou et ses manifestations à la fois unitaires et variées, s’exprime à
travers les nouba qu’il
recouvre, en même temps qu’il se caractérise par la vitalitéculturelle avec laquelle ces nouba se sont développées
au cours des siècles.
Ces Nouba sont reconnaissables à des traits spécifiques qui se cessèrent jamais d’affirmer leur originalité
et leur richesse, surtout par les multiples floraisons musicales
et instrumentales qui se succédèrent dans
le temps et dans l’espace culturel
et civilisationnel musulman, andalou, ibérique, maghrébin et moyen-oriental.
De l’extrême occident de l’Espagne aux confins du Sud-Ouest asiatique.
Une évolution qui fut longue et multiforme. Des réussites techniques et un
esprit novateur
auxquels restent
attachés des noms illustres tels que ceux
d’El Mawcili « père et fils »
ainsi que de leur fidèle disciple Ziriab, à l’origine de la fondation d’une véritable science
de la musique axée sur le nouba.
Cet art musical avait finit par incarner, au sein de la société musulmane médiévale, la
suprématie d’une
civilisation où le processus de création artistique, musical,
architectural
et artisanal, de production littéraire
et philosophique, n’eut d’autre objet que de servir,
sous une étiquette à la fois religieuse et temporelle,
le monde méditerranéen, l’Europe
et l’Asie mineur.
Elégant, en même temps que soucieux des effets qu’il produisait sur ses auditeurs de
plus
en plus nombreux,
il avait réussi à tenir la première place dans la société
musulmane d’alors.
L’emprise puissante exercée, dans le cadre de chaque groupe, de chaque « firqa »,
par
le maître sur
l’élève, pour la transmission du savoir et du savoir-faire
musical, marquée
par la tradition, à laissée durablement
sa marque sur la
musique andalouse telle qu’elle
est exécutée de nos jours.
On ne peut de ce fait que lui attribuer le mérite d’avoir maintenu, tout au long des
siècles, la structure des nouba, et de
certaines manières de les exécuter qui semblent
s’être perpétuées sans changements
notables depuis les premières œuvres musicales
andalouses.
On doit aussi à cette relative rigidité ou plutôt à ce conservatisme, l’unité d’ensemble
que l’on décèle dans les
habitudes techniques et le vocabulaire musical formel utiliséà ce jour.
Alors que chaque style et chaque école musicale andalouse, nés du patrimoine
commun, eu ses grands maîtres.
Dans leur ensemble et à travers le temps et l’espace, ils ont constitués une «chaîne
ininterrompue» d’initiés
qui ont assurés la sauvegarde et la promotion de ce patrimoine
exceptionnel.
Les nouba qui nous sont parvenues représentent des chefs d’œuvres surtout
lorsqu’elles
sont exécutées par des gens
de qualité. Elles incarnent à jamais
l’héritage des grands
maîtres d’antan, et l’esprit même de l’Islam, dans son
aspect de vie communautaire
active et dans ses chefs d’œuvres culturels.
Instrumentation |